Samedi 19 mai 2018

à 21h30


Le Cuirassé Potemkine

(Bronenosec Potemkin)
de Sergueï Eisenstein
avec Alexandre Antonov, Grigori Alexandrov, Vladimir Barsky
1925 / Union soviétique / 1h10 / DCP / vostf

En 1905, la Russie, en guerre contre le Japon, subit une lourde défaite et capitule à Port Arthur. Des grèves et des mouvements révolutionnaires se font jour. Au mois de juin, plusieurs bâtiments de l’escadre du tsar, dont le fameux cuirassé Potemkine, sont au mouillage dans le port d’Odessa. Les marins commentent la situation et se tiennent en liaison avec les ouvriers grévistes. La révolte éclate devant le spectacle des vers qui grouillent sur la viande servie aux marins. Le capitaine décide de faire fusiller les chefs de l’insurrection, mais c’est bientôt la garde ainsi que toute la ville qui prennent le parti des mutinés...

Faut-il rappeler que, réalisé en 1925, le film d’Eisenstein retrace la mutinerie des marins du Potemkine, symbole de la première révolution russe, celle de 1905 ? C’est une œuvre que la cinéphilie a statufiée, en la désignant à plusieurs reprises comme le plus grand film au monde. Au fil de l’incroyable quatrième acte — une panique collective qui culmine avec la célèbre séquence où un landau dévale les escaliers d’Odessa tandis que les cosaques tirent dans la foule —, on découvre avec surprise à quel point Le Cuirassé Potemkine n’est pas la matrice d’un cinéma d’avant-garde, au montage déstructuré, mais l’ancêtre du modèle hollywoodien. L’effet n’y est jamais gratuit, mais toujours au service du récit.

Aurélien Ferenczi, Télérama, 2009

 

Violoncelle : Clément Petit
Contrebasse, arpeggione, effets : Simon Drappier