Samedi 8 juin 2019

à 21h30


Les Trois Lumières

(Der Müde Tod)
de Fritz Lang
avec Bernhard Goetzke, Lil Dagover, Walter Janssen
1921 / Allemagne / 1h38 / DCP / vostf

Copie : Murnau Stiftung (Allemagne)

Un couple amoureux, dans une diligence, en chemin pour un petit village est rejoint par la Mort, qui a le visage d’un étranger. La vie du fiancé est ravie, et la jeune fille supplie la Mort de lui rendre son bien-aimé. La Mort lui montre trois lumières, trois vies. Si elle arrive à en sauver une, son fiancé lui sera rendu...

Der müde Tod (traduction littérale : la mort lasse) est le premier film important de Fritz Lang, tourné juste avant Docteur Mabuse. Son scénario est signé par sa future femme, Théa von Harbou, qui a puisé son inspiration dans des contes et ballades germaniques. Original et riche, le film montre toute la créativité du couple. Il se compose en trois histoires très différentes encadrées par un prologue et un épilogue. La Mort met en effet la jeune femme à l’épreuve dans trois environnements, Bagdad, Venise et la Chine, où la mort est à chaque fois administrée par un symbole de pouvoir. « L’amour est aussi fort que la mort » lit-elle dans le Cantiques des cantiques mais c’est surtout contre le pouvoir qu’elle doit se battre à chaque fois et si la Mort est lasse, c’est face à la cruauté des hommes. S’inscrivant dans le courant expressionniste, le film est également original dans sa forme, riche de ses références picturales et agrémenté d’effets spéciaux. Malgré la pluralité de ses composantes, Les Trois Lumières forme un ensemble très cohérent, une véritable oeuvre de création d’un grand cinéaste.

L’oeil sur l’écran, http://films.blog.lemonde.fr

Piano, violon : Günter Buchwald
Batterie : Aidje Tafial