Samedi 18 mai 2024

à 17 h


Belphégor
Episode 3 : Le Fantôme noir
de Henri Desfontaines
avec René Navarre, Elmire Vautier, Jeanne Brindeau
1927 / France / 1h12 / DCP
Copie : Fondation Jérôme Seydoux - Pathé

Qui est Belphégor ? Ou plutôt, qui est le fantôme qui hante le musée du Louvre ? bientôt, tous les spectateurs de cinéma et les lecteurs du Petit Parisien, se poseront la question comme nous-mêmes nous la sommes posée. Ils se laisseront prendre au jeu, mais je les préviens, ils perdront, les dés sont pipés. Même après avoir vu deux épisodes, nous n’en savons pas plus qu’ils n’en savent actuellement. D’ailleurs, la Société des Cinéromans avait pris soin de laisser tout son mystère au film. A la présentation, des scénarios furent distribués, mais ils ne nous racontèrent, contrairement à la coutume, que ce que nous allions voir. Henri Desfontaines s’est montré le remarquable, l’exact réalisateur qu’il fallait au romancier. Sa mise en scène est en tous points adéquate à l’action, elle lui crée l’atmosphère désirable. Les prises de vues du musée du Louvre sont d’un technicien qui sait non seulement à fond son métier, mais aussi d’un artiste possédant l’art d’animer, de peupler, de créer l’anxiété autour de cette affaire angoissante d’inconnu. Très vivant, très rythmé, sans cesse en mouvement vers une solution qui sans cesse se dérobe, son film est d’une très belle venue. La psychologie de ses intérieurs est en parfaite concordance avec celle de ses personnages et l’appartement, art décoratif moderne, de Simone Desroches, situe remarquablement cette héroïne. La photographie est supérieure de qualité et vivante d’adaptation aux scènes enregistrées tantôt en des tableaux sombres et puissants puis, brusquement, en des notes harmonieuses, en demi-teintes, dont les tonalités suivent le mouvement de l’action.

Cinémagazine, 1927 – n° 4, 28 janvier 1927

Piano : Benjamin Moussay