Vendredi 6 juin 2025

à 17 h


La Fille de l’eau
de Jean Renoir
avec Catherine Hessling, Pierre Lestringuez, Maurice Touzé
1924 / France / 1h23 / DCP
Copie : Tamasa Distribution

Un marinier ivrogne terrorise sa jeune nièce orpheline, Gudule. Celle-ci s’enfuit et trouve refuge auprès de bohémiens. Mais son bonheur est de courte durée, car ses bienfaiteurs s’attirent bientôt la colère d’un paysan. Heureusement pour Gudule, sa beauté a ému un jeune homme, qui tente de la protéger...

M. Jean Renoir vient de nous présenter l’un des plus intéressants films de la saison. Œuvre de mesure et de goût, La Fille de l’eau, avec la cadence alternée de ses tableaux où la fraîcheur limpide des rivières et des canaux s’oppose à des visions d’horreur nocturnes parmi lesquelles l’eau n’est plus le miroir du ciel léger, mais le sombre suaire des noyés, où l’existence calme d’une petite ville provinciale contraste avec l’agitation d’une foule ivre de vengeance, où le sommeil fiévreux d’une enfant devient un cauchemar tournoyant que termine une fantastique chevauchée dans un ciel d’orage sur les cimes tordues d’arbres carbonisés. La Fille de l’eau nous révèle, en Jean Renoir, un metteur en scène de grand avenir et qui possède déjà, dans le présent, une sûre technique et un sens plastique remarquable. Mais aussi, La Fille de l’eau nous apporte, toute fragile de grâce malheureuse, tendre, si tendre d’être puérile et persécutée, Mlle Catherine Hessling à l’adorable visage.

Cinémagazine, 1924 – n° 50, 12 décembre 1924

Piano, clarinettes, percussions : Ignacio Plaza Ponce
Flûtes : Fanny Ménégoz