En 1918, tandis que l’hécatombe se poursuit sur le front, la misère accable la population. Un déserteur incite les ouvriers de l’arsenal de Kiev à prendre les armes pour défendre la Révolution. Le gouvernement russe décide de noyer cette fronde dans le sang...
Arsenal compte parmi les œuvres les plus lyriques de l’Ukrainien Alexandre Dovjenko. Tel Timosh, déserteur revenu à Kiev pour exhorter les ouvriers à la grève, les héros du cinéaste russe sont d’un seul et même bloc. Remparts humains à la dispersion, ils luttent d’abord eux-mêmes pour rendre inséparable l’esprit qui les anime des actes qu’ils accomplissent. Rétifs à tout sentimentalisme, les films de Dovjenko frappent néanmoins par leur extraordinaire charge émotionnelle qui nous donne le sentiment de suivre la révolution à hauteur d’homme.
« Cameramen, fixez les comédiens dans une lumière pure, pour que toute la beauté qu’ils portaient dans leur coeur à travers les champs de l’Ukraine se reflète pleinement sur leurs visages (…). Pas de langage commun. Pas de gestes usuels. Pas de détails sans valeur. Balayez tous les gros sous des vérités de cuivre pour ne garder que l’or pur de la vérité. Ne permettez pas à ces hommes de choir dans la platitude du quotidien. Le quotidien, il n’est point. » Alexandre Dovjenko, cité dans Télérama (27 août 1980).
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